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janvier 2018: Le billet de Daniel

Janvier 2018: Le billet de Daniel : La précarité est -elle inéluctable?

L’activité économique paysanne est une activité de survie alimentaire. Tous les interviewés cherchent à se sortir de ce piège par des stratégies diverses, en multipliant les activités de rente. Les paysans n’arrivent pas à dégager un surplus financier malgré la diversification des activités. En effet cela demande des moyens financiers, qu’ils n’ont pas, pour investir et les prêts sont à des taux très élevés. Soumis aux aléas de la vie, de la sécheresse, de la maladie, l’équilibre actuel des familles est d’une très grande fragilité.

Cette situation est-elle inéluctable ? Des pistes sont-elles envisageables pour améliorer progressivement les revenus des agriculteurs ?  

Ces questions en appellent d’autres :Cette région cultive majoritairement du maïs et du riz. Est-il possible d’en améliorer les rendements grâce au choix de meilleures variétés de semences ou en   choisissant des variétés moins sensibles au stress hydrique et donc au changement climatique? Peut-on mettre en place des dispositifs pouvant retenir les eaux pluviales ?  La pratique de la rotation des cultures apporterait-elle de meilleurs rendements ?  D’autres productions seraient-ils viables ? Lesquelles ?  Comment peut-on améliorer les techniques et la mécanisation ? Comment améliorer la transformation des productions et professionnaliser leur commercialisation ?  Comment donner accès à un crédit « raisonnable » ?

Toutes ces questions ne sont-elles pas au fond les mêmes que celles que se posaient les agriculteurs européens au début du 20 ème siècle mais dans un contexte climatique et une organisation sociale fondamentalement différents?

On ne peut envisager une évolution sans tenir compte des réalités des organisations sociales telles que je les ai distinguées plus haut : Si chacune de ces organisations a sa cohérence (tradition, cohésion sociale, efficience…) elles ont chacune leurs limites. L’autorité reconnue du chef de famille, est un atout. Mais l’ancrage dans la tradition limite les innovations.  La tendance émancipatrice des modes individualistes permet l’ouverture à l’innovation, si les choix retenus apportent un mieux. Les modes, coopératif entre sous-famille ou associatif comme celui des maraichères   sont une alternative pour pallier   l’isolement

Une constante semble se dégager : même si elle reste très attentive au respect de la tradition, la situation de très grande précarité   pousse la population à  rechercher des solutions alternatives pour gagner « un peu un peu » comme l’on dit au Mali.   Parmi les paysans interrogés, tous recherchent par des stratégies individuelles des compléments de revenus. 

L’éventail de cette diversité, du très hiérarchisé au coopératif, est une réalité. Comment devons-nous la prendre en compte dans les recommandations que nous serons amenées à faire ?

 

       En conclusion,provisoire ,je crois pouvoir dire que  pistes de   transformation semblent possibles. Cependant les conséquences de leur mise en œuvre ne seront pas que techniques. Elles toucheront inévitablement l’organisation de la vie sociale traditionnelle.

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