Entraide Mali Yallankoro Soloba

Pourquoi ne sommes-nous pas allés au Mali cette année ?

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Chers adhérents de l’association et lecteurs du site « Entraide Mali »

Nous nous rendons chaque année à Soloba, entre le mois de novembre et celui de février. Pour 2014, notre séjour était programmé pour novembre/décembre. Nous l’avons annulé.

Les actes de terrorisme international visant les occidentaux ont été, cette année, particulièrement inquiétants.

La situation géographique de la commune de Yallankoro Soloba, à l’extrême sud-ouest du Mali rend peu probable une action terroriste si éloignée des zones à risque du nord. Cependant, nous ne pouvons pas nous rendre dans ce pays en ayant peur.

Ceci d’autant plus que le développement de l’épidémie du virus « Ebola » en Afrique de l’Ouest, à cette même période, a lui aussi été très inquiétant.

Le territoire de la commune de Yallankoro Soloba est frontalier la Guinée. Un fleuve, le Sankarani, les sépare. Personne alors ne pouvait savoir comment ce terrible fléau pouvait évoluer et s’étendre. Aujourd’hui il semble maitrisé. Mais les conditions sanitaires de toute cette région restent très problématiques.

Nous avons donc, avec beaucoup de regrets, pensé qu’il était plus sage de surseoir à notre voyage de 2014. Nous avions pourtant à engager la réalisation de deux projets : le dispensaire et le projet d’AEPS (Adduction d’Eau Potable Sommaire) sur le village de Soloba. Nous devions également engager l’achat des fournitures scolaires, poursuivre notre action en direction des centres de santé.

L’Afrique, et Soloba, peuvent bien sûr se débrouiller sans nous. Mais les actions humanitaires, aussi limitées soient-elles face aux immenses besoins, sont un espoir pour ces populations, celui de pouvoir se sortir de la très grande misère.

Si la situation ne s’aggrave pas, en particulier dans la région de Soloba, nous pensons programmer notre prochain voyage pour novembre 2015.

En attendant, nous continuons à travailler sur les projets, à rechercher des partenaires et à nous mobiliser pour la collecte de fonds.

Nous sommes régulièrement en contact avec nos amis Maliens avec lesquels nous essayons de mettre au point une gestion commune de l’achat de matériel scolaire.

Quelques informations sur le climat.

Pourquoi choisissons-nous d’aller au Mali entre novembre et février ? Ce sont les mois dont le climat est le plus propice pour nous.

Il y a 2 saisons distinctes :

L’hivernage, saison des pluies, de mai / juin à fin octobre, saison le temps est particulièrement chaud et humide

La saison sèche de novembre à mai / juin. De fin novembre et jusqu’à fin janvier, les températures sont plus supportables pour nous. Même si les Maliens trouvent qu’il fait froid, tout est relatif : 38 ° dans la journée et de 14 à 20° la nuit !

A Soloba il n’y a pas d’électricité. Nous ne pouvons pas « climatiser » nos chambres avec un ventilateur. Nous devons donc nous y rendre lorsque les nuits sont un peu plus fraiches.

L’hivernage est attendu avec beaucoup d’impatience par toute la population. La saison des pluies, qui est une véritable mousson, met fin à la très éprouvante saison sèche. Elle est surtout synonyme de vie, de renouveau. Les champs pourront être labourés, semés et les récoltes ramassées. Les pluies sont une bénédiction pour les paysans. Si elles sont abondantes, les récoltes le seront aussi. Tout le monde aura à manger jusqu’aux prochaines récoltes. Mais durant cette période, les pistes sont souvent impraticables, même en 4x4. L’accès à Soloba est donc aléatoire.

La saison sèche. En novembre, les pluies s’arrêtent. Le climat redevient sec. Il n’y aura plus une goutte d’eau qui tombera du ciel jusqu’en mai.

La température va s’élever progressivement jusqu’en mai/juin. Le climat devient alors très éprouvant, car si la journée est chaude et sèche, (la température monte jusqu’à 40° / 50°) les nuits le sont aussi… On dort souvent sur les toits pour profiter du moindre souffle d’air.

Ce climat très contrasté, très humide mais surtout le plus souvent très sec, est à la fois un atout par son ensoleillement, et un handicap pour sa très longue période de sécheresse. Seule une gestion optimale et raisonnée des ressources hydriques, car il y a de l’eau, permettrait aux paysans de ces villages, couplée à un choix de semences adaptées, d’avoir des rendements meilleurs pour sortir de la très grande pauvreté.

Cette année, à Soloba, les pluies ont été abondantes et les récoltes satisfaisantes.

Uchaux, le 5-février-2015
Daniel Gibert
Vice-Président de l'Association Entraide Mali Yallankoro Soloba

 

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